
La nouvelle est tombée ce matin, brutale, tragique: Le fil a enfin cassé !!
Le funambule, pendu au bout attend la chute !
Les observateurs, les curieux, accourus sur place, sont dubitatifs: L'homme prêt à choir a le sourire !! si si, le fait est confirmé par les images. Tel un simple d'esprit, inconscient du risque encouru et de l'irrémédiable conclusion à sa situation infernale, le pantin se gausse.
Dans le public incrédule les paris sont ouverts, va t'il tomber, et quand ? Va t'il pleurer enfin, crier, supplier, s'excuser, reconnaître ses torts, mendier de l'aide ?
Non, rien de tout ça pour l'instant, rien de normal.
Il se balance en riant et petit à petit les curieux quittent la scène, rentrent chez eux pour se lamenter, gémir, prier peut-être ? :
"Mon Dieu, sauvez nos âmes curieuses et saines, soumises et propres. Souflez le feu, noyez la braise. Triez déchets et loqueteux, marquez difformités et pitreries du signe. Sanglez les fous brisez la rage. Mon Dieu, liez nos vies et nos destins suivant le fil, bien droit, que vous menez.Protégez nous de l'inconnu, des joies douteuses du plaisir partagé, de l'amour. Lâchez les funambules hilares, enfermez les chiens noirs, montez des piloris, érigez des potences! Châtiez en votre nom, pour notre compte, il n'est de vrai que la normalité! "
PourtantIl n'est de vrai que l'immoralité et l'exception, il n'est de vrai que le toucher, que la caresse et que le mot soufflé. Il n'est de vrai que le partage sans contraintes, que l'impulsion tendresse, que les cheveux défaits, que les mains attirées. Il n'est de vrai que ce qui parait impossible et fou, il n'est de vivant que les fous.